Jean-Christophe Maillot

Un Casse-Noisette avec tout un parcours de compagnie dedans !

Tu nous rejoins ?

La compagnie concernée, c’est juste les Ballets de Monte-carlo, autant dire un monstre productif qui a engendré vingt années de créations et de reprises, de Nijinski à Maillot, en passant par Balanchine à toute une génération de chorégraphes plus talentueux les uns que les autres, rien que cela.

Vingt ans ! C’est aussi le temps qui est le mien dans la compagnie.

Un voyage scénographique qui commence sur les toiles colorées des Ballets Russes, qui s’aventure parfois dans les abstractions radicales d’un William Forsythe, qui traverse des tulles diaphanes d’un Shéhérazade revisité et qui finit par se perdre dans les reflets déformés que lui prodigue un panneaux miroir monté sur roulette. Une encyclopédie esthétique de tout un siècle qui s’est donné rendez-vous sur le rocher pour sublimer les danseurs prodiges.

Tout cela en un seul spectacle comprimé entre réalité et rêverie.

Et la lumière dans tout cela ?

Ne sera-t-il pas question de revisiter ici la richesse des productions du chorégraphe ?

Sans doute pas. Si des rappels de température de couleurs seront sans doute nécessaires comme des repères géographiques, la vérité est que ce Casse-Noisette ne ressemblera sans doute à aucune production citée. C’est un spectacle du présent qui va glisser d’un studio de danse du siècle dernier vers un futur pétillant. C’est une histoire d’excitations créatrices que des teintes colorées vont accompagner. La lumière se montrera d’abord discrète dans ce studio trop grand, ne faisant que souligner son architecture chaleureuse. Elle prendra sans doute un peu de liberté pour accompagner les allers-retours historiques. Elle échappera à toute réalité pour accompagner la petite Clara dans ses rêves chorégraphiés. Elle obéira enfin aux ordres de ce Casse-Noisette trublion qui emmènera avec lui toute cette compagnie enfin convertie à sa cause en se parant d’effets spéciaux agités.

Qu’en sera-t-il vraiment de ce spectacle surprenant ? Finalement, je ne suis sûr de rien.

L’histoire qui sortira du studio et qui s’écrira sur scène avec sa boîte à outils lumineuse prendra les décisions qui s’imposent avec humilité, bienveillance et fantaisie heureuse… pour participer à cette fête chorégraphique.