Josette Baïz

Music-Hall, comme une Music All.

La Grande époque du Music-hall évoque naturellement les années folles, les théâtres rivalisaient d’inventions et de trouvailles scéniques pour accompagner ces spectacles populaires. L’apogée  coïncidera avec la reprise de cette forme de spectacle par le cinéma principalement américain en pleine crise économique.

Les  images sonores et les musiques de chorégraphies luxuriantes hantent nos mémoires et nous disent que ce patrimoine fait lien de société. Les clichés de ces collages artistiques, de ces « numéros » sans réalisme nous emmènent en un ailleurs rempli de rêveries. Nous nous projetons volontiers en ces comédies dynamiques de formes géométriques et de couleurs mordorées, nous oublions un peu le sérieux de notre réalisme quotidien et nous  nous surprenons à rêver.

« I had a dream », disait Martin Luther King en un autre contexte.

Ce supplément d’âme nous mène en un espace de glisse qui double la réalité, les structures architecturales se transforment en des portiques étoilés et laissent entrer les protagonistes prêts à nous surprendre avec leurs chaussures qui claquent. Les escaliers se courbent, glissent à leur tour et redessinent l’espace de la scène qui se transforme en une piste prête à recevoir les numéros de danse.

Les  lumières scintillent, varient en des chenillards  musicaux. Les rideaux brillent de mille feux, s’écartent à l’occasion pour rappeler que la vie se jouent à chaque entrée, que toute sortie n’est jamais définitive et que le manège du sacré et du sérieux sont détruits .

Il ne nous reste plus qu’à nous laisser porter par le rythme des ampoules de l’enseigne d’« Eden Club » qui clignotent, le club Paradis est ouvert et le Show Must Go On.

Dominique Drillot, Juillet 2008

Maquette 1/50ème - © Dominique Drillot