Matjash Mrozewski
Roméo et Juliette
Tanz Luzerner Theater
Chorégraphie Matjash Mrozewski
Musique Serge Prokofiev
Costumes Isabelle Lhoas
Scénographie et Lumières Dominique Drillot
Création à Luzern (Suisse) au Luzerner Theater
28 septembre 2012
Ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter. William Shakespeare
Pour cette production de Roméo et Juliette, j’ai décidé de m’inspiré du vocabulaire propre au théâtre. L’ensemble de la scène est occupé par un dispositif en devenir. La toile de fond est une vaste esquisse de ville sans époque. La référence à l’Italie est présente et pourtant il est question ici de donner une profondeur en perspective plus que de donner à voir des architectures. D’une symbolique très proche, l’espace de la scène sera occupé par des constructions de bois qui réfèrent aux « mansions » du théâtre de la renaissance. Ces décors avoués et peu réalistes se déplaceront sur le plateau au grés des scènes, elles définiront des lieux sans précisions. Parfois des rues, parfois des palais, ils se retourneront également pour figurer des intérieurs teintés de couleurs délavés, parfois l’or viendra compléter ce « non finito » général. De vastes arches descendront changer l’échelle de la scène qui deviendra une salle de bal mordoré par la lumière.
Ici, tout n’est qu’illusion, rien n’est vrai. Les fabricants ont laissé les tracés de leurs constructions à vue. Le scénographe a laissé ses repentis de peintures indécis. Les machinistes ont marqué des repères qu’ils sont seuls à comprendre. Le théâtre est avoué en toutes circonstances. Ce qui se joue est un drame. Les victimes seront de jeunes amoureux en quête d’absolu. Les lieux qu’ils traversent ne sont que des cadrages que la lumière accentue.
Ce dont il est question est une histoire humaine, le décor est à l’illustration de ce que disait Shakespeare : L’amour est si doux d’aspect, mis à l’épreuve, il est tyrannique et si brutal.